La ferronnerie d’art se considère comme un métier traditionnel. Il traverse des siècles grâce à la contribution de générations de métallier. Les roseraies, les baies vitrées et d’autres ouvrages en fer forgé continuent de séduire. En France comme ailleurs, les œuvres du ferronnier suscitent l’attention. Le ferronnier est connu pour sa capacité à réaliser des ouvrages aboutis à partir de simple croquis. Ces objets en fer forgé peuvent jouer un rôle décoratif, mais également fonctionnel. Outre les procédés séculaires, de nouvelles technologies s’invitent dans la profession. Certaines conceptions se font même à partir de logiciel d’imagerie 3D. La ferronnerie se définit en effet comme l’art de travailler le fer. Les spécialistes touchent à tout. La filière se reconnait surtout à travers les grilles de protection, des balcons des ferrures ou des peintures propres au mobilier métallique. Cette image reste toutefois réductrice pour le ferronnier qui pratique un métier d’artisanat répondant aux demandes contemporaines.
La ferronnerie d’art revient de loin
La profession du ferronnier a failli disparaitre avec les divers courants de l’histoire. Au XIXe siècle, le fer était omniprésent dans le quotidien. On pense encore au cerclage des futs ou bien les roues de charrettes. Lorsque ces objets disparaissent, le ferronnier a dû s’adapter aux nouveaux besoins. Il quitte l’atelier et intègre l’usine. L’arrivée de l’aluminium et du PVC rend encore la vie plus difficile au métal ferreux. Dans les années 70, la ferronnerie se résume à peine aux portails et aux tringles à rideaux en fer forgé. La ferronnerie reprend ses lettres de noblesse grâce à un regain d’intérêt pour les objets d’art. L’artisan se délecte de son côté industriel pour plus se concentrer sur les qualités artistiques. Le serrurier-métallier qui en fait sa spécialité devient un créatif à part entière. Le prix relativement élevé face aux articles produit en série devient même un critère de différenciation. Les machines continuent de faciliter la tâche aux ouvriers. Toutefois, les œuvres les plus remarquables se réalisent à la force des bras. La qualité du « fait main » reste un gage de travail bien fait.
Un large éventail de réalisations pour le ferronnier
Le ferronnier d’art dompte le métal pour lui donner la forme souhaitée. Il peut réaliser un large panel d’articles. Cela commence par les portails ou bien les tonnelles. Il s’étend sur le barreaudage, ou la pergola. La baie vitrée et la roseraie deviennent même très tendance. En même temps, les mobiliers en fer forgé et les luminaires passent même des objets de collection. Les lits très ouvragés ou les accessoires de cheminées suivent des personnalisations inédites. Toutefois, des articles courants tels que la serrure restent à la portée de tous. Malgré sa capacité à réaliser des œuvres d’art uniques, le ferronnier reste capable de reproduire à une cinquantaine d’exemplaires les mêmes objets usuels.
Une ferronnerie moderne
À cause de nombreuses contraintes économiques, les articles en fer forgé sont presque tous réalisés en usine. Les différents éléments des balcons stylés du XVIIe siècle seront même produits en grandes séries. Le fer se façonne puis se forge par des outils mécaniques. Le métallier se contente parfois de faire des ajustages. Cette mécanisation réduit les coûts et garde la ferronnerie accessible à une clientèle large. Les puristes continueront de passer commande auprès des hommes de métier. Les deux formes de ferronnerie sont utiles pour perpétuer la profession. Le métallier apprendra à manipuler des outils industriels. Parallèlement, sa créativité sera soumise à rudes épreuves pour faire face à la demande. Outre les règles de l’art, les performances individuelles feront la différence puis le succès d’un artisan chevronné.