Mathurin Jousse est une des personnalités incontournables de l’histoire de la serrurerie en France. L’homme était né en 1575 et meurt en 1645. Il avait passé sa vie à La Flèche. C’est un serrurier architecte théoricien. En même temps, il écrivait des ouvrages techniques qui deviendront des références.
Mathurin Jousse, un serrurier instruit
Mathurin Jousse avait suivi des études. Il détenait des connaissances approfondies en matière de géométrie. Il a notamment acquis son instruction à Vitruve. Sa formation découlait des théories et écrits des plus grands architectes de son époque. Parmi ses œuvres littéraires, on peut retenir un traité sur la serrurerie. Dans cet ouvrage, il avance des raisonnements irrévocables pour le choix des matériaux. Son propos sur le recours au fer lors d’une cassure fut particulièrement pertinent dans la publication. Ces écrits ouvriront la voie sur une tradition. Plus tard, ils aboutiront à la métallographie. Mathurin Jousse inspire les travaux de Réamur. Pour rappel, ce physicien était le point de départ de l’échelle thermométrique. Le degré Réamur servait de repère pour les travaux de Celsius.
Un théoricien plusieurs fois cité par les auteurs
Mathurin Jousse était à plusieurs reprises cité dans les travaux littéraires dédiés à la science et aux techniques. Eugène Villet-le-Duc était l’un des auteurs à le mentionner. Il parle de Jousse et de ses théories dans sa description de l’escalier pivotant. Jousse, auteur et architecte théoricien avaient en effet écrit en 1627« Le théâtre de l’art du charpentier ». Plus tard, D’Alembert le récite dans son Discours préliminaire à l’Encyclopédie. À cet instant, l’écrivain tenait un propos dissociant à l’égard des auteurs techniques d’Atant. Il insinuait que les techniques appartenant au passé n’étaient pas en mesure de s’exprimer clairement sur les instruments qu’elles utilisaient. Mathurin Jousse avait tout de même une longueur d’avance sur ses auteurs contemporains. À titre de comparaison, l’œuvre de l’auteur Agricola sur le travail des métaux intitulé « De remettalica » paru en 1556 était loin d’être aussi enthousiasmant pour la communauté scientifique et technique de l’époque. Parmi les ouvrages de métallerie remarquables appartenant à ce siècle on peut retenir le « théâtre des instruments mécaniques » de Besson en 1578 et « Ars vitriaexpérimentalis » par Kunckel en 1679. Bien avant la révolution industrielle du XVIIIe siècle, Mathurin Jousse savait synthétiser et exprimer la technique de manière à être compris par le plus grand nombre.